L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE |
CINÉMATOGRAPHE - « Nous sommes dans l’Ouest ici. Quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende ». Mais quelle est la réalité sur l’histoire de L’homme qui tua Liberty Valance ?
1910. Le sénateur Ransom Stoddard, joué par la star de l’écran James Stewart, et sa femme Hallie, descendent d’un train. Ils reviennent à Shinbone pour assister à l’enterrement de Tom Doniphon. Dans cette petite contrée de l’Ouest des États-Unis, la venue du célèbre homme d’État Ransom Stoddard est des plus inattendues. Qui était Tom Doniphon ? Voici la question que lui pose le directeur du journal Shinbone Star. Le célèbre film de John Ford s’ouvre alors comme un récit d’enquête. Prêt à se lancer dans son récit, Stoddard s’approche d’une vieille diligence située dans le fond de la salle. Il en enlève la poussière, et découvre ainsi avec stupéfaction le nom de la compagnie qu’il avait empruntée auparavant pour venir dans l’Ouest. Cette coïncidence attire inévitablement notre attention sur ce nom : « Overland Stage ». Petite allusion historique, car s'il évoque la première ligne transcontinentale de transport par diligence, c’est aussi un clin d’œil cinématographique de la part de John Ford sur son film La Chevauchée fantastique, devenu le modèle fordien du western classique, où les personnages suivent un voyage dans l’Overland Stage Line. Cette diligence fait l’objet d’un flash-back, introduit par un fondu enchaîné.
Tom Doniphon, interprété par le célèbre John Wayne, prend alors l’avocat sous son aile. Il connait Liberty Valance, l’homme de main des grands vendeurs de bétail, mais ne fait rien pour l’arrêter. Il en a cependant les capacités : grand et fort, c’est un des hommes les plus respectés de la contrée.
Ransom Stoddard est scandalisé qu’un mercenaire comme Liberty Valance ne soit pas puni. Tom Doniphon a beau lui enseigner ce qu’est la « loi » de l’Ouest, le jeune avocat n’abandonne pas la voie légale, et s’attache à vouloir faire régner l’ordre dans le village.
Il est forcé de reconnaître que le pistolet est un argument utile dans cette région, et en vient au duel, pendant lequel il abat le brigand. C’est du moins ce que raconte la bande annonce et la légende… À travers une intrigue pleine de suspense, jouée par les plus grandes stars hollywoodiennes, John Ford propose au spectateur une réflexion politique sur l’Amérique : les plus grandes carrières sont parfois bâties sur des mensonges et de belles histoires auxquelles on veut croire.
Dans son film, John Ford représente les valeurs de l’Ouest américain, ainsi que l’arrivée du progrès, qui provoquera leur disparition. Chacun des trois personnages principaux symbolise un des visages de l’Amérique et les liens qui les unissent sont complexes.
Noémie Flandrin
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